Poèmes
Dans les mains moites de l'immédiat
Que fais-tu ?
Dans la pensée limousine du temps
Qu'attends-tu ?
Dans l'ombre réfrigérée de la toute présence
Que rumines-tu ?
Tu as oublié l'eau lente
Les mandibules du présent n'ont plus de prise
Tu es l'abonné absent
Comme une feuille oubliée sur le bord de la page.
EXTASE
Envahissement des nichons de poivre
Son suc de Gésivaudan
Me pénétrait comme une brume .
Ses papilles reglues érigées de rosée
Hoquetaient.
Un jus splendide nous enveloppait
Monument de la chair
Nous nous taisions.
Enfermés dans le bloc blanc de la nuit
N'avions-nous plus de points communs avec nous mêmes ?
Il manquera toujours à ma joie
L'instant où tout devient poudre de silence.
L'espace a refermé ses bras
Rien n'est étreint.
LE VENT
Le vent s'étale, plus ou moins calme
A la faveur des branches rassasiées
L'herbe mue et le chant se dresse nu
Au dessus
De l'épine dorsale de la mer.
C'est le vent géomètre qui calcule et qui parle
Le vent horloger de la peur qui s'installe.
MONSIEUR PRESQUE
Les choses sont-elles dérangées ?
Ont-elles été un jour rangées ?
Retrouver les choses à leur place millimétrée
Epluchées de la purée des mots
Obscure nécessité de la justesse
Exactitude de la patience
Rigueur du regard mouillé de reconnaissance
A l'infinitive de l'effacement
Presque au ras de la soupière du sol.
Répartition de la présence.
LE SOLEIL
Le soleil est mon arbre de midi
Aussi loin que la terre s'amoncelle
Je suis à l'ombre de sa nacelle
Où je rêve de Rawalpindi.
Dans la bicoque de la vie c'est vrai,
Gémir n'est pas de circonstance
Inventer mes fusées de plaisance
Ne fera pas de moi un ravi
Certes, mais il me faut le dire
J'aime le jour mieux que la nuit.
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