Jean-Louis Brunati METAMORPHIC

Jean-Louis Brunati METAMORPHIC

Poèmes

Dans les mains moites de l'immédiat

Que fais-tu ?

Dans la pensée limousine du temps

Qu'attends-tu ?

Dans l'ombre réfrigérée de la toute présence

Que rumines-tu ?

 

Tu as oublié l'eau lente

Les mandibules du présent n'ont plus de prise

Tu es l'abonné absent

Comme une feuille oubliée sur le bord de la page.

 

 

EXTASE

 

Envahissement des nichons de poivre

Son suc de Gésivaudan

Me pénétrait comme une brume .

Ses papilles reglues érigées de rosée

Hoquetaient.

Un jus splendide nous enveloppait

Monument de la chair

Nous nous taisions.

Enfermés dans le bloc blanc de la nuit

N'avions-nous plus de points communs avec nous mêmes ?

Il manquera toujours à ma joie

L'instant où tout devient poudre de silence.

L'espace a refermé ses bras

Rien n'est étreint.

 

 

 

 

 

 

 

LE VENT

 

Le vent s'étale, plus ou moins calme

A la faveur des branches rassasiées

L'herbe mue et le chant se dresse nu

Au dessus

De l'épine dorsale de la mer.

 

C'est le vent géomètre qui calcule et qui parle

Le vent horloger de la peur qui s'installe.

 

 

MONSIEUR PRESQUE

 

Les choses sont-elles dérangées ?

Ont-elles été un jour rangées ?

 

Retrouver les choses à leur place millimétrée

Epluchées de la purée des mots

 

Obscure nécessité de la justesse

Exactitude de la patience

 

Rigueur du regard mouillé de reconnaissance

A l'infinitive de l'effacement

Presque au ras de la soupière du sol.

 

Répartition de la présence.

 

 

LE SOLEIL

 

Le soleil est mon arbre de midi

Aussi loin que la terre s'amoncelle

Je suis à l'ombre de sa nacelle

Où je rêve de Rawalpindi.

 

Dans la bicoque de la vie c'est vrai,

Gémir n'est pas de circonstance

Inventer mes fusées de plaisance

Ne fera pas de moi un ravi

Certes, mais il me faut le dire

 

J'aime le jour mieux que la nuit.

 



07/12/2013
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