Jean-Louis Brunati METAMORPHIC

Jean-Louis Brunati METAMORPHIC

A propos de peinture, etc...


Peindre

 

Je peins pour me comprendre, pour comprendre les autres, pour me faire comprendre;je peins pour comprendre ce que je fais et dire aux autres ce que je suis afin qu’ils se perdent avec moi dans les bois touffus de l’imaginaire, à travers l’éclair de quelques clairières.

Le peintre n‘a qu‘un message à adresser : « Regarde ce tableau », porte lui l’attention nécessaire car il se pourrait bien que tu y voies ce que moi-même je ne vois pas. Premier spectateur de mon tableau, à trop regarder cette image que je construis et détruis en la faisant, à force de dialoguer plus avec moi-même qu’avec lui, il peut m’arriver de ne plus le voir vraiment (en peinture).
Ce regard nous a protégé de la mort tout autant que les armes que nous avons forgées pour survivre et nous défendre. L’art, cette fiction nécessaire, s’est élancé parfois, surgissant plus ou moins nettement au flanc des années et des siècles.Ainsi la vie n’était plus la catastrophe qu’elle promettait d’être.
Je dirai donc que la tache de l’artiste est d’apprendre sans cesse à voir et à perfectionner sa vision, pour faire voir et faire imaginer, car c’est la même chose.
Nous vivons des temps où le regard sèche plus vite que l’encre sur le papier, or la sensibilité au monde et aux autres est notre plus ancienne conquête.
Bombardés d‘images nous subissons ce flux et nous en sommes aveuglés, sidérés ; aussi n’est-on plus capable de voir,
d’imaginer. Réapprendre à voir, nettoyer nos regards… Il s’agit de dynamiser,(dynamiter) l’imaginaire de celui qui regarde pour en faire un amateur au sens fort du terme, pour qu’il ose aimer la variété du monde et des tableaux du monde. Ainsi l’amateur et l’artiste, humides de sensations, humbles et joyeux se rejoignent, se supportent… et supportent la vie.


23/01/2013
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sur l'acte de peindre

En peinture ce qui compte c’est  se lancer, parier, même si on sait, qu'on va entrer dans le mur à un moment donné. D'abord il faut éprouver, au double sens de faire l’épreuve du monde et d’en être ébranlé, le regarder, regarder les choses, les gens.

Ensuite, il faut se représenter que  la peinture est une sorte d'assaut, de révolte, d'abord contre soi-même, contre notre lâcheté, notre misère quotidienne,  puis vers l’extérieur de soi, c’est à dire vers le support, le médium, quel qu’il soit, support sans lequel paradoxalement rien n'apparaîtrait de nous-même.

Le monde a sur nous un pouvoir mystérieux que les routines de la vie nous font oublier? Quelle image nous renvoie-t-il ? Il nous échappe mais c’est que notre regard,  rendant  trop vite les armes,  glisse sur lui.

 

 J'aime combiner les démarches et utiliser plusieurs techniques. Je m'inspire de ce qui attire ma curiosité. Mon principe c’est la surprise ; c’est aussi de ne  refuser aucune idée. Du moment qu’elle m’a traversé l’esprit je me dis que je dois la considérer avec sérieux, y réfléchir, l’expérimenter ou la rejeter. Cela s’impose comme une nécessité. J’aime la  formule de Cézanne : « un artiste doit faire son œuvre comme l’amandier ses fleurs, la limace sa bave ».

Ensuite je peux en jouer comme je veux. Il faut composer en peinture, comme en musique et c’est le plus dur, parce que la composition n’y obéit pas à des règles aussi strictes qu’en musique.

En fait en peinture il faut savoir  à certains moments être très con, ne plus rien comprendre. Il y a un moment catastrophique dans tout  vrai  tableau. Un vrai tableau pour moi est un tableau qui me correspond, qui me « parle » ou qui parle de moi d'une façon cryptée, mystérieuse, même s'il est un peu raté ou insuffisant, voire décevant  

 


01/11/2012
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Exposition

J'expose à Marseille

du 25 avril 2012 au 9 juin 2012

Galerie de l'association ART-DIT

29 rue Thubaneau 13001

Vernissage le vendredi 27 avril


17/03/2012
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L'acte de peindre

La peinture naît de l'obscurité. Comme un soleil agissant par saccade et contre-coup,  comme si elle s'affrontait  à la nuit tenace qui ne cède sur rien, elle s'arc-boute à son seul désir, révélant par fusées l'épaisseur des choses, la saveur des formes, le silence  des lieux qui n'ont rien demandé à personne. La peinture s'autorise, elle est butée. Elle prend ses responsabilités. Elle se repère d'elle-même et de quelques illuminations.

Comment faire obstacle à la répétition tout en s'en servant? Comment  apprendre des maîtres tout en s'en déprenant? Comment avancer dans un vide qui n'est pas le néant et qui  est peut-être d'ailleurs son plus sûr contraire?


09/11/2009
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