Jean-Louis Brunati METAMORPHIC

Jean-Louis Brunati METAMORPHIC

Poèmes


Sans moi

Je suis le fils du sourire défunt

De l'impeccable  trempe

L'oasis court dans mes veines assoiffées

Et le temps ce buvard qui m'assèche

Fait luire à  l'horizon les menus pas  qui me précèdent

Les yeux bandés j'avance infiniment

Sans savoir la carte éparpillée du monde

Du fleuve s'élèvent les effluves qui m'orientent

Et l'avenir s'imagine seul

dans la caverne où  l'esprit s'éprend de rien

Où presque 


06/12/2014
0 Poster un commentaire

Poèmes

Dans les mains moites de l'immédiat

Que fais-tu ?

Dans la pensée limousine du temps

Qu'attends-tu ?

Dans l'ombre réfrigérée de la toute présence

Que rumines-tu ?

 

Tu as oublié l'eau lente

Les mandibules du présent n'ont plus de prise

Tu es l'abonné absent

Comme une feuille oubliée sur le bord de la page.

 

 

EXTASE

 

Envahissement des nichons de poivre

Son suc de Gésivaudan

Me pénétrait comme une brume .

Ses papilles reglues érigées de rosée

Hoquetaient.

Un jus splendide nous enveloppait

Monument de la chair

Nous nous taisions.

Enfermés dans le bloc blanc de la nuit

N'avions-nous plus de points communs avec nous mêmes ?

Il manquera toujours à ma joie

L'instant où tout devient poudre de silence.

L'espace a refermé ses bras

Rien n'est étreint.

 

 

 

 

 

 

 

LE VENT

 

Le vent s'étale, plus ou moins calme

A la faveur des branches rassasiées

L'herbe mue et le chant se dresse nu

Au dessus

De l'épine dorsale de la mer.

 

C'est le vent géomètre qui calcule et qui parle

Le vent horloger de la peur qui s'installe.

 

 

MONSIEUR PRESQUE

 

Les choses sont-elles dérangées ?

Ont-elles été un jour rangées ?

 

Retrouver les choses à leur place millimétrée

Epluchées de la purée des mots

 

Obscure nécessité de la justesse

Exactitude de la patience

 

Rigueur du regard mouillé de reconnaissance

A l'infinitive de l'effacement

Presque au ras de la soupière du sol.

 

Répartition de la présence.

 

 

LE SOLEIL

 

Le soleil est mon arbre de midi

Aussi loin que la terre s'amoncelle

Je suis à l'ombre de sa nacelle

Où je rêve de Rawalpindi.

 

Dans la bicoque de la vie c'est vrai,

Gémir n'est pas de circonstance

Inventer mes fusées de plaisance

Ne fera pas de moi un ravi

Certes, mais il me faut le dire

 

J'aime le jour mieux que la nuit.

 


07/12/2013
0 Poster un commentaire

mercredi 30 Le poison de la terre est dans nos têtes

Cette terre qu'on brûle

Cette brûlure qu'on efface

Terre, tu n'appartiens à personne

Et personne ne t'appartient.

 

Tu es la lointaine présence

l'ombre portée de nos rêves passés

Tu es la maison où les pas ont eu lieu.

Les vertèbres du ciel vont-elles mourir?

 


30/01/2013
0 Poster un commentaire

Le jour est un obus

Tu t'enfriches, tu t'enfriches,

Ton coeur empoisonné 

Te pend au nez, et tu machonnes ton destin

Tu as,

Le malheur difficile et l'alarme facile.

Tu parles comme un oiseau blessé 

De choses qui ne te regardent pas.

Ton coeur emboussolé rêve d'ambassade vers des terres

Qui existent si peu,  et tes poupées gonflables

Récitent parfumées l'ode inodorante

Qui te maintient couché,

Tu t'en friches! 

Le jour est un obus qui te passe à coté.


17/11/2012
0 Poster un commentaire

Encore un petit...ou deux d'avant.

...d'avant quoi d'ailleurs? je me le demande . Le poème est hors du temps. Le poème est un bloc de présence.

  

  •  
      MEMOIRE
       A la mémoire de l'angle liquide
      Je suis prêt de rompre soudain .
      Ce présent aux armoires solides
      Vacille dans mon oeil malin .
      Le briquet bleu du jour allume
      La très étrange perspective
      D'une avenue au pied de plume
      Dont je ne perçois plus les rives.
      Réponse au goût de naphtaline
      C'est un mélange qui me plonge
      Dans un là-bas où se dessine
      Le quelque chose qui me ronge.
      C'est à dessein que je m'échine
      L'ombre qui couvre mes pensées
      Parfois résonne et illumine
      Le pont de mes regards inquiets .

                       

 

 

                    MOUR RIRE    

 

 

 

 

        L'amour c'est ce dont on parle         

            Mais quand on n'en parle plus              

        Est-ce encore de l'amour?        

 

L'amour c'est ce dont on parle           

            Mais quand on en parle              

        Est-ce toujours de l'amour?        

 

L'amour sait         

        Tout ce qu'on ne peut pas dire

 

Alors peut-être

         D'amour parler c'est n'en rien dire .        

 

L'amour mythonne

L'amour m'étonne

Métamorphose  qui nous fige       

 

        Ce petit moi qui n'est pas moi                

        Amour insensé 

        Pygmée  qui nous piétine.        

 

Et après que nous reste t-il ?                     

Cet océan de sentiments empêtrés qui nous sert de veste

 

        Et la glu des molles minutes              

        Où nos corps pétrifiés se vérifient

 

Les jours se pleurnichent l'un  l'autre  quand on n'a pas envie d'aimer.

 

 


02/09/2008
0 Poster un commentaire